CTV : Comment se passe ce confinement ?
Gómez DEL PILAR : Sincèrement, c’est difficile. Je me force à rester positif mais c’est cyclique. Par moment le torero entraine l’homme et plus tard c’est l’homme qui doit relancer le torero ! Tout allait bien pour moi, 2020 allait être une année importante ! Maintenant, il faut que je me concentre sur fin 2020 et 2021 et surtout être fort mentalement. Mais c’est quand même rageant que cela tombe alors que je traverse un bon moment, que je commence à vraiment comprendre les toros qu’il m’est donné de combattre.
CTV : Tu occupes ton temps comment ?
Gómez DEL PILAR : Heureusement, l’Andalousie vient de permettre les tientas. Et cela aide vraiment beaucoup. Au moins, ça va me permettre de me maintenir en forme tant au niveau physique que technique et surtout m’empêcher de trop gamberger ! Hors d’Andalousie, cela paraît pour le moment très difficile. C’est important aussi pour les ganaderos qui peuvent ainsi « voir » leurs produits avant de les envoyer à l’abattoir. C’est le résultat de leur travail ! Et qui sait…, la tienta peut révéler un semental. Mais il faut aller vite, car un toro au campo est un toro qui mange tous les jours. En attendant d’aller tienter, c’est entrainement quotidien au physique et toreo de salon, mais cela pèse de ne pas pouvoir sortir.
CTV : La temporada 2020 ?
Gómez DEL PILAR : On avait quelques dates en France, San Isidro était envisagé plus quelques autres dates en Espagne. Là, si tout va bien, il reste Saint-Martin-de-Crau (reporté d’Avril à Octobre), la lumière au bout du tunnel ? D’autre-part, il se peut que quelques spectacles puissent avoir lieu en Septembre mais cela reste en suspens…
Lors du tercio de piques quand je mets le toro en suerte et qu’il s’élance pour une pique por delante y derecho, cela me plaît !
CTV : et l’aficion française ?
Gómez DEL PILAR : A mes débuts, je ne la comprenais pas et je dois avouer qu’il m’est arrivé de repartir un peu énervé après un spectacle. Mais j’ai finalement compris que cette aficion est moins festive mais bien plus attentive et sérieuse lors du déroulement du festejo. Maintenant j’y prends plaisir, notamment lors du tercio de piques quand je mets le toro en suerte et qu’il s’élance pour une pique por delante y derecho, cela me plaît ! En tienta, il m’arrive de monter à cheval et de piquer des vaches. C’est cela surtout qui me marque en France, la mise en valeur du tercio de piques.
Les succès y sont plus durs à obtenir mais ils pèsent. Je veux ici remercier Vic de la confiance qui m’y a été faite et c’est pour moi une grande responsabilité d’y toréer.
CTV : comment vois-tu 2021 ?
Gómez DEL PILAR : D’abord, que tout cela se termine le plus rapidement possible, que l’on revienne à la normalité au plus vite. J’ai besoin de sortir, de profiter de la vie, de rencontrer des gens.
Après, il va falloir prendre tout ce qu’il y aura de positif dans ce saut de 2019 à 2021. Savoir en retirer tous les ingrédients qui vont me permettre de gagner en maturité et ouvrir des portes. Garder la confiance d’arènes comme celles de Vic !
Y suerte !
Gómez DEL PILAR
Né le 10 octobre 1988 à Madrid
Alternative : 27/08/2013 à Añover de Tajo (Toledo)
Temporada 2019 : 20 corridas, 29 oreilles, 1 queue
Premier paseo à Vic en 2019, lors de la corrida de Dolores Aguirre du 9 juin. Il partageait le cartel avec Javier Jimenez et Miguel Ángel PACHECO.
Il devait être présent pour la Feria 2020 devant les toros de Cebada Gago, avec au cartel Thomas DUFAU (chef de lidia) et Miguel Ángel PACHECO.